"Quand l’ego prend toute la place"
Les voleurs de projecteur
Dans une ville où tout le monde veut briller, certains préfèrent l’éclat au contenu.
Rencontre avec le profil type du voleur de projecteur : cet individu qui capte la lumière… pendant que vous fournissez l’électricité.

Le roi, la reine… ou l’égo géant
Pas besoin d’être un homme pour jouer ce rôle : l’ego n’a ni genre ni limite. Ce qui compte, ce n’est pas ce qui est fait, mais qu’on le/la voie.
Il/elle raffole :
- des titres qui claquent.
- Être vu·e dans des lieux “qui comptent” – cocktails, conférences, événements officiels – parfaits pour enchaîner les selfies et taguer tout le monde.
- des discours flamboyants où l’on s’approprie subtilement votre travail - C’est notre projet, surtout quand vous l’avez porté seul·e.
- des réunions interminables pour “coordonner”, alors qu’en coulisse… rien ne se produit vraiment.
- du petit art de la pique feutrée pour vous faire douter, tout en gardant un sourire façon couverture de magazine.
- se défausser sur les autres : il/elle n'a jamais pris cette décision si l'issue est mauvaise.
Derrière cette façade, une obsession : exister par le regard des autres, car le contenu du voleur de projecteur est vide.

Faux travailleurs
Vrais illusionnistes
Le/la voleur·se de projecteur excelle dans une discipline olympique : faire croire qu’il/elle travaille bien sûr sans rien produire.
Toujours “débordé·e”, toujours “en train de finaliser un dossier stratégique”… mais si vous grattez un peu, vous découvrez que les idées viennent de vous ou des autres jamais de lui/elle.
Et c’est bien là le piège : tant que vous alimentez la machine, il/elle peut briller. Posez-vous la question : qu’a-t-il/elle déjà réellement créé ?
Souvent, la réponse devient embarrassante.

Montagnes russes émotionnelles
Passer du temps avec ce profil, c’est comme une journée entière à la fête foraine : on crie, on rit, on fait semblant d’aimer ça…
Puis on redescend vidé·e, l’estomac en vrac.
Petit à petit, on se surprend à douter de sa propre valeur, à minimiser ses réussites, parce que dans son récit, vos victoires deviennent sa décoration.
Il/elle ne cherche pas à vous détruire frontalement : il/elle vous absorbe, lentement, mais sûrement.
Reprenez votre lumière
Bonne nouvelle : vous pouvez récupérer la scène.
- Nommez le mécanisme : apprenez à reconnaître l’opportunisme, c’est déjà reprendre le contrôle.
- Arrêtez de nourrir son ego : ne livrez plus vos idées en avant-première. Sans votre matière, il/elle n’a plus rien à afficher.
- Valorisez vos succès : parlez de vos projets en je, pas en nous flou.
- Dites non avec élégance : un simple “Merci, je présenterai moi-même ce projet” suffit à déplacer la lumière.
- Retrouvez le sourire : respiration, méditation, balade, écriture… nourrissez votre énergie plutôt que la sienne.
Dans la grande pièce de théâtre qu’est la vie sociale, mieux vaut briller pour ce que l’on crée que s’épuiser à éclairer la scène des autres.
Et si, au prochain acte, vous laissiez leur ego chercher un autre projecteur ?
"Souvenez-vous : les idées, c’est vous. Quand vous coupez le courant,
le projecteur s’éteint tout seul."
Delphine LIBES - Sophrologue praticien