Le jour où j'ai compris que mes ancêtres squattaient mon canapé.
Je pensais avoir un problème de place dans ma vie. En réalité, j’avais juste trop de colocataires invisibles.
Pas des amis envahissants, non, des ancêtres, des blessures familiales, des secrets que personne n’avait jamais osé dire mais qui, manifestement, avaient trouvé le double des clés de mon inconscient.
Ce jour-là, j’ai compris que je ne vivais pas “seule” : je vivais avec tout mon arbre généalogique sur le dos, et que pour avancer, il allait falloir faire un peu de ménage émotionnel.

Et si nos crises c'étaient juste notre âme en train de se mettre à jour ?
On confond souvent plaisir et bonheur.
Le plaisir, c’est immédiat : un bon dîner, un crush qui répond, une robe qui tombe parfaitement.
Le bonheur, lui, demande du courage : celui d’affronter les parties de soi qu’on préfère scroller.
Nos crises, nos chagrins, nos blocages ? Ce ne sont pas des erreurs de parcours, ce sont des panneaux indicateurs.
Chaque douleur nous pointe une zone de nous qu’on n’a pas encore aimée.
Et si nos épreuves étaient, en réalité, des mises à jour de notre âme ? Parce que le corps, le cœur et l’esprit ne sont pas séparés, ils dansent ensemble.
Alors oui, on peut méditer, courir, respirer, lire des mantras…
Mais tant qu’on ne comprend pas ce que la crise essaie de nous apprendre, la vie rejoue la même leçon sous une autre forme.
Les crises ne nous brisent pas. Elles nous révèlent.
Elles rappellent à l’âme qu’elle est encore aux commandes.

Bridgerton et les secrets de mon arbre
La psychogénéalogie, c’est comme recevoir une lettre de Lady Whistledown qui te révèle les secrets que ton inconscient savait déjà. Si elle devait écrire sur ma famille, elle aurait de quoi publier une chronique par jour.
Sous nos airs bien élevés, nos “tout va bien” et nos dîners du dimanche, il y a des drames dignes d’une saison entière de cette série : des amours contrariés, des secrets bien gardés et des serments murmurés à travers les générations.
La psychogénéalogie, c’est un peu ça : découvrir que ta vie n’est pas une histoire inédite, mais le spin-off familial dont personne n’a encore écrit le dénouement.
Tes choix, tes blocages, tes histoires d’amour compliquées, rien de tout ça n’est complètement “toi”.
Tu rejoues peut-être la blessure d’un.e aïeul.e qu’on a oubliée, la peur de ton père ou la solitude de ta mère, sans même t’en rendre compte.
Et peut-être que si nous sommes si accros à ces séries, c’est que nos propres lignées leur ressemblent : unies par le sang, déchirées par le silence, et reliées par un besoin profond de se comprendre enfin.
Les messages cachés derrière nos prénoms et nos métiers
Nos prénoms, nos dates de naissance, nos métiers… rien n’est laissé au hasard.
Ce qu’on appelle “destin”, c’est souvent la mémoire d’une lignée qui cherche à être entendue.
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Marie, la mère universelle, attire les âmes blessées.
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Jean, le précurseur, ouvre les chemins que d’autres n’ont pas osé prendre.
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Denise, celle qui garde le déni au chaud.
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Clément, celui qui doit apprendre à pardonner.
Et nos métiers sont tout aussi bavards :
- Une secrétaire (“secret-taire”) garde les secrets de la lignée.
- Un plombier répare les “fuites” émotionnelles familiales.
- Une sage-femme accueille la vie là où, autrefois, on n’a pas pu la donner sereinement.
Nos existences sont des phrases symboliques écrites par nos ancêtres, et nos corps en sont la ponctuation.
Guérir ce n'est pas comprendre c'est rendre
Parfois, pour guérir, il ne suffit pas de comprendre : il faut rendre. Rendre les peurs, les hontes, les deuils non faits.
Honorer ce qui a été vécu sans le rejouer.
C’est ce que permettent les actes symboliques, les constellations familiales ou d’autres rituels de libération : remettre l’amour là où la mémoire a figé la douleur.

Quand le corps devient le messager de l'âme.
Le corps parle le langage que l’âme comprend : celui de l’expérience et il a une fâcheuse tendance à dire tout haut ce que notre tête essaie d’oublier.
Ce qu’on tait, il le dit.
Ce qu’on refoule, il le révèle.
Un mal de dos ? Trop de “charges” à porter.
Une gorge serrée ? Des mots qu’on n’a pas su dire.
Des migraines ? Trop de contrôle, pas assez de lâcher-prise.
Les blessures qui s’écrivent dans la chair
Derrière ces maux se cachent souvent des blessures plus anciennes :
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Si vous avez connu le rejet, vous apprendrez à ne plus “déranger”.
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Si vous avez vécu l’abandon, vous craindrez la solitude.
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Si vous avez subi la trahison, vous voudrez tout contrôler.
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Si l’injustice a marqué votre enfance, vous serez en quête de perfection.
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Si vous avez souffert de non-considération, vous donnerez tout pour mériter l’attention.
Ces blessures s’impriment dans la chair comme des encres invisibles, et le corps devient le support sur lequel elles s’expriment quand l’esprit n’en peut plus.

Le courage de s'aimer pour de vrai
Guérir, ce n’est pas devenir parfait, lumineux ou “aligné” à chaque instant. C’est surtout oser s’aimer au milieu du chaos, avec ses cicatrices, ses contradictions, ses failles et son histoire.
Pendant longtemps, on croit que s’aimer, c’est être fort, sûr de soi, toujours positif. Mais le vrai courage, c’est de ne plus fuir ce qu’on ressent.
S’aimer, c’est dire à son cœur :
“Tu as le droit d’avoir mal, et je reste avec toi malgré tout.”
Retrouver le dialogue en 5 dimensions
Nous ne sommes pas qu’un mental qui pense ou un corps qui agit. Nous sommes faits de cinq dimensions : physique, émotionnelle, mentale, énergétique et spirituelle.
Quand elles se coupent, la vie devient grise.
Quand elles se reparlent, la vie redevient vivante.
Guérir, c’est réunifier ces cinq plans.
Et quand ces cinq voix s’accordent, quelque chose s’apaise.
La respiration devient fluide, les pensées cessent de tourner en boucle, et le cœur retrouve sa place naturelle : au centre de tout.

Et si guérir, c’était simplement rentrer chez soi ?
On passe sa vie à chercher un endroit où se sentir enfin bien : une maison, un amour, un apaisement.
Mais le vrai “chez soi” n’a pas d’adresse : il se trouve à l’intérieur de nous.
S’aimer, c’est ça : rentrer à la maison.
C’est déposer ses valises pleines d’histoires familiales, de blessures, de “je devrais” et de “je ne suis pas assez”.
C’est cesser de courir après la paix, et simplement la reconnaître quand elle frappe à la porte du cœur.
La paix, elle ne vient pas d’un autre, ni d’un idéal.
Elle vient de cette cohérence intime entre ce que je ressens, ce que je pense et ce que je choisis de vivre.
Aimer, c’est aussi pardonner, pas pour excuser, mais pour libérer. Pardonner à ceux qui n’ont pas su aimer, pardonner à la vie quand elle a manqué de douceur et surtout se pardonner à soi-même d’avoir cru qu’on ne méritait pas mieux.
Et quand on ose enfin s’aimer ainsi, le corps se détend, les émotions respirent, et l’âme reprend sa place.
On cesse de survivre. On commence à vivre.
Parce que rentrer chez soi, ce n’est pas fuir le monde. C’est oser l’habiter pleinement, avec tout ce qu’on est.
"On ne se répare pas, on se souvient simplement de la part de nous qui n’a jamais été brisée."
Delphine LIBES - Sophrologue praticien