Et si la plus grande histoire d’amour était celle qu’on vit avec soi-même ?
Qui est Sandra Barret, cette femme qui transforme les épreuves en lumière ?
Sandra, c’est d’abord un rayon de soleil : un rire cristallin qui éclabousse la pièce, une moue qui en dit long, un regard qui pétille de malice.
Mais derrière cette lumière se cache une histoire faite d’épreuves et de reconstructions, une femme qui a choisi de s’affirmer, d’embrasser ses rêves et de tendre la main à ceux qui traversent, eux aussi, les tempêtes de la vie.
Si son accompagnement est si juste, c’est parce qu’il puise dans son propre chemin de résilience : Sandra sait, de l’intérieur, ce que signifie transformer la douleur en force et l’amour de soi en boussole. Psychopraticienne passionnée, elle allie chaleur humaine et solide expertise pour guider chacun vers sa propre renaissance.
Dans cette interview “Sans filtre”, partez à la rencontre de Sandra : ses luttes, ses rêves et le chemin qui a forgé sa lumière.
L'interview sans filtre
DL. As-tu déjà vécu une étape difficile dans ta vie, comment l'as-tu traversée ?
Sandra Barret. Il y en a eu plusieurs, en effet. Je pense que tout a commencé dès l’enfance, marquée par des violences intrafamiliales : des coups qui laissent des traces, une nuit passée à dormir dans la rue, des humiliations publiques répétées… Face à cette réalité, la colère est devenue un moteur, une force pour réussir et fuir cette situation. Mais les traumatismes et les blessures vécues ont malheureusement conduit à d’autres épreuves, notamment les violences conjugales que j’ai moi-même traversées.
Le décès de mon père a également été une épreuve très difficile. Deux années de deuil, une mère en dépression, et un rôle que j’ai dû endosser alors qu’il n’était pas le mien. Petit à petit, j’ai réussi à retrouver ma place d’enfant. Ce qui a été le plus compliqué, c’est de prendre conscience des séquelles laissées par les violences intrafamiliales : les mécanismes de défense, les peurs enracinées, et surtout l’impossibilité d’exprimer ma colère à la personne concernée. J’ai dû poursuivre ce travail d’acceptation, sans confrontation possible, en apprenant à libérer cette charge autrement.
Après cette période de deuil, j’ai cru avoir trouvé un appui, une présence rassurante. Un mariage était envisagé, les préparatifs lancés, les acomptes déjà versés. Mais une tromperie de sa part est venue tout interrompre. Ce choc a provoqué une prise de conscience : celle de la désillusion face aux modèles imposés par la société, ces cases que l’on croit devoir cocher pour être “dans la norme”. J’ai aussi compris les dynamiques qui ont fragilisé cette relation, notamment le rôle que j’incarnais : celui d’une femme forte, indépendante, mais aussi maternante, qui ne laissait pas beaucoup de place à son partenaire. Cette lucidité a été un tournant dans mon cheminement personnel, m’ouvrant à une compréhension plus fine de mes propres mécanismes et de mes besoins affectifs.
Aujourd’hui, après un long travail personnel, je peux dire que tout cela est derrière moi. Ces expériences m’ont rendue plus forte, et elles me permettent désormais d’accompagner mes patients avec une sensibilité particulière, une expertise nourrie par un vécu profond.
DL. Qu’est-ce qui t’a aidée à retrouver ta force intérieure ?
Sandra Barret. Pendant longtemps, la colère a été mon moteur — une énergie brute qui me poussait à avancer, à me battre, à survivre. Mais au fil d’un long travail personnel, j’ai compris que cette colère pouvait être transformée, remplacée par quelque chose de plus doux et plus puissant : l’amour. Et avant tout, l’amour de soi.
Nous avons tous besoin d’amour, c’est une vérité universelle. Mais qui mieux que nous-mêmes peut nous offrir cet amour de manière authentique et constante ? Apprendre à s’aimer, à se reconnaître, à se valoriser, c’est un chemin essentiel. En parallèle, il faut aussi apprendre à recevoir l’amour des autres — ce qui n’est pas toujours évident quand on n’en a pas vraiment eu dans l’enfance. Cela demande du courage, de la rééducation affective, et une ouverture nouvelle à la vulnérabilité.
DL. Aujourd'hui tu es psychopraticienne : en quoi ton parcours personnel nourrit-il ton accompagnement ?
Sandra Barret. Mon parcours personnel est au cœur de mon accompagnement. J’ai traversé des expériences profondément marquantes : des violences intrafamiliales, un deuil difficile, des relations affectives destructrices. Et chacune d’elles m’a obligée à me reconstruire, à comprendre mes mécanismes, à transformer la douleur en force. Ce cheminement m’a permis de développer une écoute fine, une sensibilité particulière aux souffrances invisibles, et une capacité à accueillir l’autre sans jugement.
Ce que j’ai vécu m’a appris que derrière chaque symptôme, chaque comportement, il y a une histoire, souvent silencieuse, parfois enfouie. Je ne me contente pas d’appliquer des outils : je les incarne, je les ai éprouvés. Cela me permet d’accompagner mes patients avec authenticité, en leur offrant un espace sécurisant où ils peuvent déposer ce qui leur pèse, sans crainte d’être incompris.

Mon moteur, autrefois la colère, est devenu l’amour, et surtout l’amour de soi. C’est cette transformation que je transmets aujourd’hui : apprendre à se reconnaître, à se réparer, à s’aimer. Mon vécu n’est pas un fardeau, c’est une ressource précieuse qui donne du sens à ma pratique.
DL. L’amour de soi est au cœur de ton travail. Comment le définirais-tu avec tes mots ?
Sandra Barret. L’amour de soi, pour moi, c’est avant tout une reconnexion. C’est apprendre à se regarder avec bienveillance, à accueillir ses failles sans jugement, à honorer son histoire sans honte. C’est cesser de chercher à l’extérieur ce qui ne peut être comblé qu’à l’intérieur : la reconnaissance, la sécurité, la valeur.
C’est aussi poser des limites, respecter ses besoins, choisir des relations qui nourrissent plutôt que celles qui épuisent. L’amour de soi, ce n’est pas de l’égoïsme, c’est une base saine à partir de laquelle on peut aimer les autres sans se perdre.
Quand on n’a pas reçu cet amour dans l’enfance, il faut le réapprendre, le reconstruire, parfois le créer de toutes pièces. C’est un travail exigeant, mais profondément libérateur. Et c’est ce chemin que j’ai moi-même emprunté, que je continue d’explorer, et que j’ai à cœur de transmettre à ceux que j’accompagne.
DL. Quels premiers pas simples conseillerais-tu à quelqu’un qui cherche à reconstruire son estime de soi ?
Sandra Barret. Pour moi, reconstruire son estime de soi commence par un acte fondamental : se choisir. C’est apprendre à dire « non » sans culpabilité, à poser des limites claires, à se respecter dans ses besoins et ses ressentis. C’est aussi réapprendre à apprécier sa propre présence, à ne plus mendier l’amour ou la validation à l’extérieur, mais à cultiver cette relation intérieure avec soi-même.
Et puis, il y a le travail de fond, celui qui demande du courage. Comprendre qui l’on est réellement, au-delà des masques et des rôles. Revenir à l’enfance, explorer les blessures, les mécanismes de défense, les croyances qui se sont construites parfois dans la douleur. C’est un processus de reconnexion, de réparation, et surtout de réconciliation avec soi.
DL. Si tu devais associer une couleur à ton chemin parcouru aujourd'hui, laquelle choisirais-tu ?
Sandra Barret. Je choisirais le blanc. Parce qu’il représente pour moi la paix intérieure retrouvée après des années de tumulte. Le blanc, c’est la lumière après l’ombre, la clarté après la confusion. C’est aussi l’espace neuf que je me suis offert pour me reconstruire, en déconstruisant les schémas hérités de l’enfance, les blessures, les mécanismes de survie.
Le blanc incarne cette page que j’ai réécrite, avec mes mots, mes choix, mon rythme. Il symbolise la neutralité émotionnelle que j’ai su atteindre, le silence fertile dans lequel j’ai appris à m’aimer, à me respecter, à me choisir. C’est une couleur qui ne crie pas, mais qui apaise. Elle ne masque rien, elle révèle. Et aujourd’hui, elle reflète la paix que je transmets à ceux que j’accompagne.