Ils vécurent heureux… et puis le réveil sonna.
Depuis qu’on est gamin.e.s, on nous sert la même fin "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants." Un prince, une princesse, une bague, un château...
À croire que l’amour, c’est un abonnement à vie au pays des licornes.
Et puis… un jour c’est notre tour.
On croise un regard, on sent notre cœur battre façon conte de fée à la Disney et on se dit : "Ça y est. J’ai trouvé mon Prince ou ma Princesse".
Sauf qu’en réalité, c’est peut-être juste… Sabine ou Arthur de la compta qui aiment les raviolis en boîte.

Le grand flou amoureux
Au début, on projette tout.
On fabrique un rôle, on réécrit les dialogues : il/elle sera tendre, drôle, passionné(e)… exactement ce que je voulais.
Les petits accrocs ? On les gomme.
Il oublie de rappeler ? C’est qu’il est mystérieux.
Elle déteste les câlins ? Elle est juste indépendante.
Mais le temps a un talent fou pour démaquiller les contes.
Et un matin, on se réveille à côté d’une vraie personne.
Pas d’un personnage.
Avec ses manies, son passé, sa belle-famille (toujours prête à “aider”), et ses propres centres d'intérêt, ses rêves qui ne sont pas forcément les nôtres.
Et puis, comme dans tout conte qui se respecte, la bonne vieille Marraine la Fée arrive, baguette en main, pour souffler à l’oreille :
« Pas de panique, tu n’as plus qu’à le ou la faire changer. »
Changer ? Vraiment ? Comme si votre moitié n’était qu’un personnage de papier qu’on pouvait réécrire à coups de poussière de fée.
Sauf qu'il/elle n'a pas reçu la même éducation, qu'il/elle ne traîne pas les mêmes blessures, qu'il/elle n’a pas le même regard sur la vie.
On peut, peut-être aimer la même série Netflix, mais nous ne téléchargeons pas le même passé.
La question est : "est-ce que je veux « être heureux.se pour toujours » ou, juste, heureux.se pour de vrai ?".

Le dragon du quotidien
C’est là qu’entre en scène le vrai méchant de l’histoire : la routine.
Travail, enfants, machine à laver, repas du dimanche en famille.
On parle plus de planning que de passion.
Et les mots changent aussi.
Avant : "Tu es incroyable".
Maintenant : "Tu crois que les poubelles vont se sortir toutes seules !"
Parfois un perfide "Tu es comme ta mère" ou "J'aurais dû écouter mes ami.e.s" se glisse dans la conversation.
Ces petites phrases paraissent anodines… jusqu’à ce qu’elles deviennent des cicatrices.
Ajoutez à ça la famille qui commente, l'entourage qui compare, Instagram qui exhibe des couples “parfaits” et vous obtenez un cocktail qui ferait s'effondrer n’importe quel château.

Miroir, miroir, dis-moi… mon couple est-il toujours le plus heureux du royaume ?
Il arrive que le miroir ne montre plus ce que l’on veut voir, mais ce qu’on doit enfin regarder.
Alors on se regarde, on regarde l’autre.
Une autre question arrive : "Et maintenant, je fais quoi ?".
Trois routes se dessinent :
Partir et devenir le héros de votre propre spin-off.
Rester mais jouer un rôle façon sitcom qui ne fait plus rire personne.
Chercher de l’aide accepter que le miroir soit fêlé et apprendre à aimer sans filtre.
C’est là qu’un suivi de couple devient plus qu’un concept.
C’est une bulle où l’on peut parler sans hurler, écouter sans se défendre, comprendre sans juger.
Dans mes ateliers de couple "Le couple en QuestionS" j’ai mélangé sophrologie (pour respirer avant de balancer l’assiette), psychogénéalogie (pour déminer les secrets de famille qui squattent votre salon), PNL (pour décrypter les mots qui tuent l’ambiance) et prévention (pour éviter d’attendre le générique de fin).
Plutôt que d'attendre que le mot "fin" n'apparaisse dans votre histoire, et si vous participiez en duo à un atelier pour inventer votre propre magie ?
"On passe notre vie à parler… mais combien de fois, on communique ? Et si la vraie question dans tout ça était qu’est-ce que l'on entend et comprend de ce que l'on se dit ?"
Delphine LIBES - Sophrologue praticien